© TomaBw 2008
"Le coffre béant "
Regardez-moi droit dans les cordes,
Auscultez-moi, voyez-moi naître,
M'extirper du cocon laryngé
En paon de nuit froissé;
Me gonfler, vibrer
Et tournoyer en milliards de tonalités.
Couleurs battues par des ailes, si frêles
Décibel, zèle.
Sortez vos pavillons,
Hissez les sonars,
Briquez les écoutilles
Et grattez-moi cette langue.
Rejoignez-moi sous un orage d'été
Épique, sismique,
Où fuit l'orfraie.
Touchez mon apogée,
Cyprès du coma,
Quand chuinte l'effraie,
Chacun s'orne d'effroi.
Chacun s'en va, chacun s'en voit, chacun sans voix.
Regardez-moi droit dans les cordes,
Moi, le criard atrabilaire,
le bilieux, acariâtre biliaire
Et mon assourdissante cohorte,
Force épuisée des entrailles,
Le coffre béant,
Ouvert aux vents.
Plag O'Platre
« Malsain de corps et sain d'esprit »
Alors que mon corps est aux abonnés absents
de ses entrailles meurtries surgit ce hurlement.
Mon âme désire mordre la vie à pleines dents
en s'évadant de l'apathie sanguinolente.
Libère-moi, lui dis-je !!!!
fais-moi pour une fois
ressentir vivant.
Ne retiens surtout pas mon cri
depuis longtemps en gestation dans ton néant.
Puisque l'union avec mon organisme se doit pour bien finir d'être abolie par un divorce,
je scelle le pacte de n'être point ensemble, sorte de mariage inversé avec moi-même,
ou comment malgré que nous soyons un, dorénavant nous formerons deux distincts.
OlinshA
« Cœur criant »
N'écoutez pas mon cœur crier
à la raison funèbre
la honte d'un désir inavoué.
N'écoutez pas mon corps grincer
un diapason de vertèbres
la flétrissure d'une chair décomposée.
N'écoutez pas mon âme supplier
l'oraison des ténèbres
la rédemption tant espérée.
Je pleure l'impuissance de mes pensées.
Je tremble devant l'arche éthérée.
Je meurs de mon humanité.
Alice Mazuay